Le Lelo F1s Developer’s kit est un masturbateur programmable. Un sextoy ciblant en premier lieu les geeks ? Intéressant…
Il s’agit pour le moment d’un “Developer’s kit”, c’est à-dire, d’un prototype destiné en premier lieu aux programmeurs. Mais les détails à son sujet demeuraient vagues. La sextech est à la mode, et il en résulte parfois des sextoys ultra-fun comme le Lovense Lush, mais elle a aussi son lot de flops. Alors, le Lelo F1s, véritable innovation, ou gadget peu abouti ? Je me devais de l’essayer afin d’en apprendre davantage.
Quelques tutos pour hacker son sextoy se trouvaient déjà sur le net. Mais c’est la première fois que l’on assiste à la commercialisation d’un sextoy en tant que produit fini prévu pour être programmé par ses utilisateurs.
Voici donc mon test du Lelo F1s Developer’s kit.
Le principe du Lelo F1s Developer’s kit
Sur son site officiel, Lelo présente ce sextoy comme “le tout premier objet de plaisir pour homme avec SDK”. Un SDK, ou kit de développement, est un ensemble d’outils pour les développeurs souhaitant créer des logiciels sur une plateforme donnée. Celui du Lelo F1s, sous licence Creative Commons, est disponible sur GitHub, en versions Android et iOs.
Dit comme ça, on s’interroge. Vais-je devoir programmer une appli avant de pouvoir utiliser cet engin pour me masturber ? Fort heureusement, non. Le sextoy laisse à ses utilisateurs la possibilité de développer de nouvelles applis exploitant ses fonctions basiques. Mais il est tout de même fourni avec une appli dite “de démo”. Celle-ci, bien que sobre, demeure plutôt bien fichue.
Cependant, nous avons lu toutes sortes d’absurdités à propos de ce sextoy.
En effet, la mention “VR & AR compatible” sur son emballage peut prêter à confusion. Dans la théorie, on pourrait l’utiliser en tant que périphérique de contrôle dans une appli en réalité virtuelle, en réalité augmentée, ou dans un jeu de sudoku, pourquoi pas… Mais encore faudrait-il pour cela que quelqu’un développe les applis qui vont avec. En attendant, non, vous n’allez pas entrer dans la matrice du bout du sboub par la magie de la technologie F1s.
Ce que le F1s et son SDK proposent, c’est simplement une librairie logicielle pour le connecter via blueTooth, contrôler logiciellement ses deux moteurs et observer l’état de ses divers capteurs. Dit comme ça, ça sonne nettement moins futuriste, mais le résultat peut quand même être sympa si des développeurs imaginatifs s’y collent.
Après quelque recherches sur le net, hormis l’appli de démo, pour l’instant, nous n’avons rien trouvé. Mais peut-être que ça viendra avec le temps.
J’avoue n’avoir ni la motiv’ ni le temps de tenter de programmer une appli pour ce masturbateur. C’est pourquoi je me suis contenté de ses fonctionnalités de démo.
Packaging du sextoy
Niveau packaging du Lelo F1s, tout est super soigné. Mais Lelo s’éloigne de ses habitudes niveau apparence de la boîte, probablement afin de cibler un public plus geek. On dirait davantage un emballage de produit high-tech, en carton épais rouge, orné d’un schéma du produit et de quelques spécifications techniques.
En l’ouvrant, on remarque que de nombreux accessoires sont fournis.
On trouvera, entre autres, le câble de chargement du sextoy, un étui de rangement, mais aussi un tube de spray nettoyant Lelo et deux échantillons de lubrifiant.
Bon, certains trucs sont, certes, quelque peu superflus. Notamment, un panneau portant la mention “Don’t. F1s experiment in progress”. Concrètement, je doute que beaucoup d’hommes aient envie d’afficher sur la porte de leur chambre, ou de la pièce, quelle qu’elle soit, dans laquelle ils se masturbent, la nature de leur activité à ce moment-là. Mais c’est tout de même amusant.
Ainsi qu’une paire de mitaines anti-dérapantes. Certes, en se masturbant, on peut flanquer du lubrifiant partout, et après, tout glisse, même l’extérieur du sextoy, qui pourrait vous échapper des mains si vous ne faites pas attention.
Mais avez-vous réellement de gants dignes d’un pilote de Formule 1 pour piloter le F1, ou pour agripper votre pénis ? Carrément pas, mais ça reste un accessoire sympa à avoir. Vous deviendrez ainsi un véritable alpiniste du zboub. Ou pas.
Look du Lelo F1s Developer’s kit
Niveau look, on voit bien que Lelo a, là aussi, voulu cibler un public geek avec le F1s. Le sextoy a un aspect high-tech, avec une vitre, qui permet d’apercevoir ce qui de passe à l’intérieur… Afin de dissuader notre envie prévisible de démonter ?
Sa surface externe est noire, tandis que l’intérieur est rouge.
Texture et matériaux
L’extérieur du sextoy est en plastique rigide, mais la zone qui sera en contact avec le pénis est une gaine très souple en silicone, plutôt mince. Si l’on met le doigt dedans, on sent que derrière cette cette moelleuse membrane se cachent deux espèces de pistons, que l’on peut aisément déplacer.
Alimentation du Lelo F1s Developer’s kit
Le Lelo F1s est rechargeable. Son câble de chargement est le même que celui des autres sextoys de la marque.
On le branche sur un port USB. De l’autre côté, un embout au format propriétaire s’emboîte dans un petit orifice dissimulé par un cache sur la base du masturbateur.
Je n’ai rien chronométré, ni la durée de charge, ni la durée d’utilisation ensuite, mais ce masturbateur ne m’a causé aucun souci de batterie.
Le Lelo F1s est étanche. Si votre smartphone l’est aussi, vous pourrez sans problème l’utiliser sous la douche ou dans le bain.
Commandes et modes
Sans l’appli
L’usage du Lelo F1s sans son application est très sommaire. Il y a un bouton, qui permet de l’allumer ou de l’éteindre et deux boutons pour contrôler la puissance des vibrations. C’est tout. Aucun moyen de commander les deux moteurs indépendamment l’un de l’autre.
Avec l’appli
Avec l’application de démo, c’est beaucoup plus sympa, et surtout, beaucoup plus réglable.
Mais commençons d’abord par quelques détails techniques. L’appli, sobrement nommée “F1s demo app”, se télécharge aisément sur Google Play ou sur l’AppStore.
Ensuite, il suffit d’avoir le Bluetooth en marche, et de connecter le sextoy. Notons que cette appli requiert les permissions de localisation, sans lesquelles elle ne fonctionnera pas.
A quoi lui serviront-elles ? Pas à grand-chose, si ce n’est à afficher les coordonnées du sextoy : n’oublions pas qu’il s’agit d’une appli de démo.
L’appli, avec un design façon “tableau de bord de bagnole”, nous montre deux cadrans de contrôle.
- Celui du haut contrôle le moteur situé au fond du masturbateur. Il affiche également la vitesse de ce dernier.
- Celui du bas commande le moteur près de l’entrée du sextoy. Il nous indique également la température et la pression, mais, là aussi, c’est uniquement pour montrer les variables auxquelles le SDK de Lelo permet d’accéder. C’est purement indicatif, ce n’est pas un sextoy chauffant, même si bien entendu, en raison de ses mouvements et de votre température corporelle, l’intérieur du sextoy a tendance à se réchauffer pendant l’utilisation.
Utilisation du Lelo F1s Developer’s kit
Le Lelo F1s me semblait avoir énormément de potentiel. En mettant le doigt dedans, je sentais que ses deux moteurs, très différents l’un de l’autre, et vibrant intensément à des vitesses indépendantes, avaient le potentiel de procurer des sensations intéressantes.
En effet, le Lelo F1s, tel qu’il est décrit par sa marque du moins, tente pas mal de bonnes idées pour se démarquer des autres masturbateurs. Son principe se rapprocherait de celui du redoutable Sona Cruise, dont ma compagne ne se sépare plus. Comme ce dernier, il procurerait des “pulsations soniques” (qui portent désormais le nom de “technologie SenSonic”). Il est également pourvu du “Cruise Control”, un astucieux système qui permet de pallier aux éventuels coups de mou du moteur, afin que le sextoy ne manque jamais de puissance.
Tout cela semblait prometteur… Mais malheureusement, ce fut un flop. Et ce, pour une raison bien bête. Mon sexe ne parvient tout bonnement pas à rentrer dans l’engin ! Enfin, si je presse comme un bourrin, avec beaucoup de lubrifiant, je parviens à y rentrer le bout du gland, mais pas moyen d’atteindre la zone animée par le second moteur (celui avec les fameuses pulsations soniques) sans me faire coincer le zizi par un diamètre trop serré avant. En bref : je ne peux pas l’utiliser.
Et non, je ne suis pas en train de tenter de vous impressionner en me vantant d’avoir un énorme chibre. Mon pénis est tout à fait normal, peut-être dans la moyenne haute, mais dans la moyenne quand même.
Cela signifie qu’une proportion considérable d’hommes qui achèteront ce sextoy ne pourront tout simplement pas s’en servir ! C’est ballot… J’ai eu la chance d’obtenir le Lelo F1s gratuitement en échange de ce test, et je suis donc tout de même content d’avoir eu la chance de l’observer, mais si je l’avais acheté, je serais sacrément dégouté.
J’aurais pu m’attendre à un manque d’ergonomie de l’appli, à des vibrations trop faibles, mais ça, c’est vraiment trop absurde ! Il aurait pourtant été simple de pallier à ce problème. La marque ne pouvait-elle pas prévoir plusieurs tailles ?
Conclusion sur le Lelo F1s Developer’s kit
Les bons points :
- Proposer un masturbateur programmable est, en soi, une bonne idée. L’appli de démo nous montre que l’engin semble avoir pas mal de potentiel.
- Les deux moteurs se contrôlent indépendamment l’un de l’autre, et l’un d’entre eux est doté des mêmes technologies que le stimulateur clitoridien Sona Cruise. Leurs vibrations bien particulières semblent prometteuses… Enfin, ça, c’est si l’on parvient à les atteindre sans se retrouver coincé avant.
Les mauvais points :
- Il est trop petit pour mon zizi, à tel point que je ne peux pas l’utiliser. Peut-être s’avèrerait-il cool sinon, mais je n’aurai pas l’occasion de le découvrir.
- Un des principaux intérêts d’un sextoy programmable serait de pouvoir profiter de nombreuses applis compatibles avec lui. Mais pour l’instant, il semblerait qu’hormis son appli de démo, qui est finalement une sorte de télécommande ordinaire, avec quelques indicateurs qui raviront probablement les curieux, personne n’ait programmé grand-chose. C’est un peu un cercle vicieux en fait : difficile d’avoir envie de programmer un truc en se disant que seuls trois pelés seront susceptibles de l’utiliser. Pour que davantage de monde se penche sur la question, il faudrait d’abord que l’engin soit plus populaire, et pour l’instant, le manque d’applications compatibles dissuade quelque peu l’achat.
- Son prix est, lui aussi, un brin dissuasif. En effet, il coûte environ 170 euros.
Note finale du test
Les plus
- Masturbateur programmable.
- Moteurs puissants et technologies SenSonic et Cruise Control.
Les moins
- Trop petit : je n'ai pas pu rentrer mon zizi dedans.
- Manque d'applis
- Prix élevé.
Le Lelo F1s Developer’s kit est un masturbateur prometteur, mais ce sextoy n’est pas tout à fait abouti.
Déjà, problème plus que gênant, la question de la taille. Il ne conviendra pas à tous les pénis. Tous les zizis ne sont pas identiques. Et acheter un sextoy sans pouvoir l’utiliser, c’est embêtant… Ce n’est pas vraiment comme si on pouvait le renvoyer à la boutique en disant “mais non, il n’a jamais servi, il a juste touché le bout de mon zizi, mais j’ai pas pu le rentrer !”. Le Lelo F1s présentant des contraintes strictes de dimensions, pourquoi ne pas le proposer en plusieurs tailles ?
Ensuite, le manque d’applis freine sa popularité, et donc l’augmentation du nombre de gens qui voudront créer des applications compatibles. Lelo devrait peut-être établir quelques partenariats avec des jeux de cul connus ou avec des plateformes pornos afin d’accroître la popularité du F1s.
Merci à Passage du Désir de nous avoir fourni le Lelo F1s pour ce test