C’est bientôt Noël. On se trouve donc dans la période où vous cherchez désespérément des idées de cadeaux à offrir à vos proches. Vous commencez à être à la bourre, d’ailleurs, le temps presse. Et soudain, la révélation : vous allez lui offrir un sextoy.
Vous en êtes sûr(e), la personne en question sera très contente de recevoir un sextoy de votre part, si celui-ci est bien choisi. Mais choisir un sextoy pour quelqu’un d’autre n’est pas une mince affaire.
Je vais tenter de vous aider, avec ce modeste guide d’achat de sextoys pour autrui. C’est donc aussi valable si votre quête d’un sextoy à offrir est à l’occasion d’un anniversaire, de la Saint Valentin ou de la Saint Glinglin.
Critère n°1 : Un sextoy pour offrir à qui ?
Pour votre chéri(e)
Vous allez probablement l’utiliser en compagnie de la personne à qui vous l’offrirez (ou au moins, il/elle va probablement l’utiliser en votre présence). Deux déductions logiques évidentes à cela :
- N’offrez jamais, ô grand jamais, un sextoy qui vous met mal à l’aise. Si si vous restez tétanisé(e) ou si vous vous barrez en courant au moment de l’utiliser, ça va forcément gâcher le cadeau. Votre moitié, fascinée par les hentai, rêve de ce gode-poulpe aperçu sur Etsy, alors que la simple vue d’un beignet de calamar vous donne déjà des frissons d’horreur ? Déconnez pas, n’achetez pas ce putain de gode-poulpe.
- Évitez les sextoys qui correspondent davantage à vos goûts qu’à ceux de votre partenaire. Même si vous pensez que ceux-ci l’intéresseront aussi, il n’empêche que ça ne correspond pas à la définition de cadeau.
Pour un(e) pote
Présumons dans ce paragraphe que vous entretenez une relation tout à fait platonique et sans ambigüité avec le/ladit(e) pote. Vous voulez qu’il/elle soit content(e) de votre cadeau, mais ce qu’il/elle en fera ne vous concerne pas.
- Évitez à tout prix les suggestions du genre “Ça te décoincera”, “T’avais l’air de t’emmerder au lit ces temps-ci…”, “Vu que tu trouves pas de mec/de meuf…”. Personne ne veut d’un sextoy condescendant.
- A moins que la personne ait clairement exprimé le désir d’essayer tel ou tel type de sextoy, n’offrez jamais un truc dont vous ne voudriez pas pour vous-même. Ça sous-entendrait que vous avez passé du temps à émettre des hypothèses aléatoires quant à ce que la personne a envie (ou pas) d’avoir près de ses parties intimes, ce qui est plutôt creepy.
L’idée générale : offrir un sextoy que vous connaissez (pas forcément le modèle en lui-même, mais au moins le type de sextoys dont il fait partie). Si vous n’avez pas d’indices quant aux préférences sextoyesques de la personne, ciblez dans le sextoy universellement reconnu comme génial.
Pour votre tatie Hortense
Non, non et non ! Achetez-lui plutôt une théière !
(Mes plus plates excuses si jamais par le plus grand des hasard vous portez ce délicat prénom…)
Critère n°2 : Quel type de sextoy offrir ?
Je vais présumer que si vous lisez ceci, c’est que la personne à qui vous comptez offrir le sextoy en question ne vous a pas fourni de wishlist sextoyesque. Mais vous avez peut-être déjà une petite idée du type de sextoy que vous comptez offrir…
Un vibro clitoridien
En matière de sextoy pour femme, le vibro clitoridien constitue le choix le plus sûr. Tant qu’à faire, si vous voulez que votre cadeau soit béni entre tous les cadeaux, prenez-lui un truc qui fait jouir vite et bien.
Si vous refourguez à votre copine un stupide canard vibrant, c’est bien beau, l’intention qui compte et tout le tralala, mais à moins que celle-ci ait la chance d’être dotée d’un clito qui démarre au quart de tour, il est fort probable que celui-ci ne fasse pas rayonner sa foune de bonheur.
Pour une pote, sans hésiter, le cadeau sextoyesque ultime est LE vibro universellement reconnu. Je ne parle bien sûr pas de l’immonde rabbit en jelly façon Sex and The City, mais du Fairy Lithium.
Il n’est pas atrocement cher, connu donc plutôt rassurant, et vu qu’internet est farci de louanges à son sujet, il n’est pas très présomptueux d’espérer que votre pote l’aimera probablement aussi.
Pour votre compagne, vous pouvez cibler davantage. Donc, si jamais vous pouvez vous permettre un budget plus élevé, opter soit pour le Europe Magic Wand, remake du légendaire Hitachi Magic Wand, soit pour le classe Smart Wand de Lelo (ou sa version Large) me semble être le dilemme cornélien de rigueur.
Un vibro pas spécialement clitoridien
En cas de budget important, les deux meilleures options qui s’offrent à vous sont :
- Regarder du côté de Lelo. Du côté des stimulateur point G, le Gigi 2 fait merveilleusement bien son boulot, et est suffisamment puissant pour pouvoir servir également en usage externe sur le clitoris.
- Ou du côté de Fun Factory, les pulsateurs Stronic valent largement le détour. Surtout le Drei et le Zwei, qui sont tout autant prévus pour une utilisation féminine que masculine (mais leur diamètre est tout de même conséquent : si c’est pour une utilisation anale, ils ne conviendront pas à tout le monde).
Si vous n’avez pas 120 euros à dépenser dans un sextoy, les autres vibros Fun Factory sont également d’excellente qualité, pour un prix plus raisonnable.
Ceux de la “Génération 4” sont rechargeables (chargeur Click & Charge), donc plus pratiques.
Par contre, il faut s’assurer que la boutique sur laquelle vous l’achetez fournit le chargeur à avec le sextoy, ou acheter celui-ci séparément.
Leur batterie semble assez costaud, elle tient la charge plusieurs mois. Le chargeur l’est un peu moins, mais on trouve facilement des chargeurs de rechanges, même dans les sexshops de quartier.
Un gode
Si c’est pour une femme, j’aurais tendance à dire qu’un gode n’est pas le choix idéal pour un premier sextoy, car un godemichet trouve tout son intérêt lorsqu’on l’utilise en complément d’un vibro clitoridien. Mais si elle possède déjà au moins un vibro (ou si vous comptez également lui en offrir un), c’est un excellent combo.
Si c’est pour un homme qui pratique la pénétration anale (idem si c’est pour une femme mais que vous pensez que c’est l’usage qu’elle réservera à son sextoy), il vaut mieux éviter d’être trop ambitieux sur les dimensions. Un trilili, c’est souvent petit. Ne prenez pas la taille d’un pénis moyen (ou du vôtre, si vous en avez un) comme référentiel, car un gode est souvent plus rigide qu’un phallus, et donc plus difficile à insérer à diamètre égal. Il vaut mieux choisir trop fin que trop large. Si c’est pour quelqu’un qui découvre à peine l’anal, peut-être qu’un plug ou un masseur prostatique serait mieux pour commencer.
Les godemichets “réalistes” ont tendance à être plus flippants au premier abord. Si la personne ne vous a rien dit à ce sujet, et que vous hésitez entre réaliste ou fantaisiste, choisissez la seconde option.
Les godes dont la base est large et plate sont les plus cool, car on peut s’en servir de plein de manières différentes. Déjà, on peut se les caler dans le trilili sans risque qu’ils restent coincés, ce qui n’est pas le cas de tous les sextoys. Ils tiennent debout, ce qui ajoute des possibilités (et pas uniquement celle de s’en servir comme presse-papier) et on peut les fixer facilement sur de nombreux godes-ceintures.
Dans cette catégorie, du côté des sextoys sains pour l’organisme, la marque Tantus et la gamme Stubs de Fun Factory (dont le Tiger, que nous avons testé) sont super.
Un masturbateur
Si vous voulez offrir un masturbateur à un mec qui n’a pas l’habitude d’en utiliser, de la même manière que pour les godes, j’aurais tendance à vous déconseiller les réalistes. Et ce, exactement pour la même raison : déballer un paquet cadeau et tomber nez à nez avec une foune ou un anus en plastique qui vous regarde en souriant, ça peut être perturbant.
Les œufs Tenga me semblent être le meilleur compromis. Déjà, parce qu’ils ne coutent pas cher à l’unité et se vendent aussi par lot de plusieurs modèles différents. C’est l’équivalent sextoyesque de l’assortiment de petits biscuits (si on omet le fait que les biscuits ne servent pas à se masturber).
Ils sont censés être à usage unique (même si en pratique, on peut se servir plusieurs fois du même Tenga Egg, pourvu qu’on le le lave bien et qu’on le laisse sécher convenablement), ce qui est plutôt pas mal pour essayer et découvrir.
D’autre part, hormis leur durée de vie limitée, il échappent aux désagréments manquant sacrément de glamour que l’on rencontre chez nombre d’autres masturbateurs. Ces désagréments ne sont nécessairement les premiers critères que l’on prendra en compte en choisissant un sextoy pour soi-même, mais pour un cadeau, la présentation compte davantage :
- Le monstrueux bruit de prout : on le rencontre indifféremment chez les Tenga Flip Hole et les Fleshlight. Ce son peut être décrit de manière plus classe par le terme “bruit de succion”, mais ça ne le rend pas moins dérangeant.
- L’odeur de plastique des Fleshlight (et de probablement pas mal d’autres marques, mais les Tenga y échappent). On parvient à s’en débarrasser en lavant bien, mais elle est présente (et forte) au déballage.
Un plug anal
Un mauvais plug anal peut vite virer au cauchemar sextoyesque. Ceux qui ont une base trop petite et/ou trop ramollo ont une fâcheuse tendance à se réfugier à l’intérieur des anus, ce qui peut, dans le pire des cas (très rare, heureusement) les inciter à n’en plus vouloir ressortir. Les plugs constitués de matériaux plastiques douteux (dont la jelly, mais pas que) s’altèrent souvent avec le temps, prenant des odeurs ou des teintes bizarres, ce qui est le comble de la classe pour un truc destiné à être placé dans un anus de manière érotique et sexy.
Fort heureusement, même avec un budget limité, on trouve des plugs anals en silicone tout à fait corrects, par exemple chez Fun Factory, Tantus, Picobong (sous-marque de LELO) ou Nexus (rien à voir avec les smartphones).
Et si vous cherchez le top du top du plug anal qui présente bien, regardez du côté des plugs Njoy ou des Rosebuds.
Les plugs Njoy sont moulés en un seul bloc d’acier chirurgical parfaitement lisses, et présentés dans un écrin.
Les Rosebuds, quant à eux, se définissent comme des “bijoux anals”, et existent en une multitudes de variantes, ornées de sculptures, de cristaux, de pierres précieuses, ou encore de crins (pour les amateurs de pet play, ça fait un chouette look de poney) ou de cuir.
Un produit érotique “consommable”
Offrir un lubrifiant, c’est un peu comme comme offrir un paquet de capotes. Si c’est pour votre dulciné(e), c’est le petit bonus auquel vous avez pensé pour qu’il/elle puisse utiliser son vrai cadeau de manière optimale. Si c’est pour un(e) pote, ça ressemble à s’y méprendre à une proposition indécente.
Les coffrets combinant produits érotiques (lubrifiants, gels stimulants, etc) et accessoires sexy existent à peu près sous toutes les déclinaisons et dans toutes les gammes de prix. Autant, ce n’est pas terrible lorsqu’il s’agit de se faire plaisir en l’achetant pour soi, car il y a toujours au moins un truc dans le lot dont on n’a pas grand-chose à faire, autant lorsqu’il s’agit de faire un cadeau, un assortiment peut être une bonne idée.