Dans un précédent article, consacré a la sexualité dans le jeu en ligne Second Life, je vous avais promis que je vous raconterais ma visite d’IMVU (Instant Messaging Virtual Universe).
Cette visite fut assez brève et a failli tourner en orgie avec les dauphins. Il ne s’agit donc en aucun cas d’un test objectif de ce jeu vidéo, auquel une flopée de gens jouent tout à fait innocemment sans y avoir pratiqué la moindre cochonnerie virtuelle.
Mais bon, à ce qu’il paraît, on pourrait faire du sexe sur IMVU… Mais qu’est-ce donc que cette histoire ?
Je me suis donc inscrite sur IMVU afin de voir ce qu’il en était…
L’inscription sur IMVU
Pour m’inscrire, on me demande d’entrer quelques infos, le tralala habituel pour s’inscrire sur une site. Rien de bien choquant. Pour l’instant tout va bien… Hormis la captcha que je dois recopier pour prouver que je ne suis pas un robot, qui est assez… ahem… Particulière. En effet, le mot à recopier se trouve à la fin d’une vidéo, que je ne peux point zapper, et qui est… Une pub pour Harpic, le produit pour nettoyer les chiottes. Sexy, n’est-ce pas ? Voilà de quoi me mettre dans l’ambiance…
On m’informe au passage que le programme que je dois installer afin de pouvoir jouer est “sans virus”. Gnéé ? Il me semblait que c’était implicite, pourtant… Merci pour cette précision peu rassurante.
L’installation du jeu IMVU
A l’installation, il faut faire un peu gaffe, car on te propose d’installer l’extension IMVU comme moteur de recherche et de lancer systématiquement IMVU au démarrage. Il ne faut pas oublier de refuser ces sympathiques propositions, susceptibles de te dégueulasser ton PC.
La création du personnage
Aussitôt le jeu lancé, on me propose “Habille-toi & distingue toi ! Montre ta personnalité et ton style – Apprends comment composer et harmoniser ton look, tes tenues et tes accessoires”. Il y a un bouton : “Faisons-le !”. Dis tout de suite que je suis mal fringuée, enflure ! Bon, ok, si t’insistes, je vais le faire.
La création du perso est assez classique. Tu peux éventuellement déguiser ton perso en gothique, vu que le teint blafard et le maquillage noir fait partie des options proposées. Ça rame un peu pour les coiffures… Et il y a quelques hics à l’actualisation… Au secours, j’ai des yeux de manga, je ne sais pas trop comment ils sont arrivés là, mais je n’arrive pas à les enlever ! Le bouton “Vas-y, flanque moi une tronche de manga, j’aime ça !”, il bugge quand tu veux le désactiver… Bon tant pis… Me voilà partie pour faire les gros yeux.
Un point positif, par contre, on peut avoir des animaux de compagnie. On peut même en avoir plusieurs. J’en prends donc trois : une tortue, un dragon, et un cupidon grassouillet.
Si tu n’as pas payé d’abonnement, ton pseudonyme débute par “Guest”.
L’étape où qu’on te propose d’acheter d’acheter des trucs
Ensuite vient une étape où l’on te propose s’acheter des objets avec de l’argent virtuel. Sauf qu’au final, l’argent virtuel s’achète avec de l’argent réel, comme te l’indique l’étape suivante, “Plus de crédit, plus de possibilités”.
Tu es obligé de regarder toutes les étapes sans en skipper, mais pas obligé d’acheter pour autant. Souhaitant seulement tester, je n’ai pas très envie de prendre un abonnement. Étape suivante, donc.
La liste des salons de discussion
Me voici sur la liste des salons de discussion. “Jeux de discussion, de divertissement, politique, films, amour et plus. Can’t find a room that fits you ? Crée ton propres produits !”
Bon… On passera sur la faute d’accord quant aux produits pas trop sales, ils ont du mal payer le traducteur. Pour causer politique, par contre, j’ai un petit doute quant au fait qu’aller sur IMVU soit une option envisageable. “Amour” n’est pas non plus le terme que j’emploierais, au premier abord.
Seuls deux ou trois salons ne sont pas pleins. Les autres ne sont donc pas accessibles.
Connexion à un salon de discussion d’IMVU
Je clique donc, au pif, sur un salon de discussion disponible. Pendant que le salon se charge, oh, tiens, une pub pour la Nissan Micra ! Je fantasmerai donc quant à l’idée de copuler sur la banquette arrière d’une Nissan Micra. On me demande ensuite de patienter pendant la “mise en place du mobilier”.
Je débarque sur un paquebot, dans un univers 3D assez joli. Par réflexe, je tente les traditionnels “ZQSD” afin de tenter de me déplacer. Non, a priori, le déplacement n’utilise pas ces touches. Par contre, j’ai écrit dans le chat “zzzzzzzzqqsssssddd”. Bon, ça va, je m’en suis rendue compte avant d’envoyer le tout. Il serait malpoli d’avoir l’air de s’endormir sur un si joli paquebot… Les touches directionnelles n’ont pas le moindre effet non plus.
En fait, pour bouger, tu dois cliquer aux endroits prédéfinis, qui ont une loupiote jaune quand tu passes ta souris dessus. La molette permet de zoomer et de dézoomer.
Soudain, une notification… Oh, tiens, j’ai un ami ! Le titre de la notification : “Gagner des crédits”. “A court d’argent ? Gagne des crédits et reviens faire du shopping ! Complis (du verbe complire) une offre d’un de nos partenaires. Confirme ton e-mail. Parle d’IMVU à tes amis. Crée et vends tes propres produits”. Non, en fait, pas d’ami en vue.
Merde…. Là, je suis en train de nager avec les dauphins, apparemment. Moi, je voulais juste rejoindre les gens sur la plateforme, ça avait l’air cool. Bon… J’aimerais bien sortir de l’eau, mais il semblerait que ça ne soit pas au programme : je suis collée au cul d’un dauphin et je vogue gaiement, au secours, ça bouge dans tous les sens… J’aime bien les dauphins, mais là c’en est trop. Mon perso semble en train de s’éclater grave, accroché à une nageoire dorsale, mais en tant que joueur, je vais bientôt vomir.
Bon… Je quitte ce salon.
Le salon suivant
Je rejoins donc un autre salon, nommé “fantasy whale ship”. Comme son nom l’indique, il s’agit d’un bateau en forme de baleine.
Cette fois, on ne m’oblige pas à regarder la publicité. On m’a certes proposé une petite pub au passage, mais j’ai poliment décliné la proposition.
Bon, là, je me suis assise sur un petit cheval dans un manège… Ça touuuurne ! En cliquant un peu partout, je parviens enfin à m’ancrer sur la terre ferme. Ouf !
J’aperçois une nana (ou un mec qui a un avatar de nana). Chouette, un humain. Je débarque à côté de ce personnage. Couuupaaainnggg ? “Machintruc a quitté le chat. Machintruc a rejoint le chat”. Bon, lui, il a des soucis avec sa connexion.
Je vais tenter d’établir le contact avec quelqu’un d’autre. Un “couple” semble tranquillement installé sur un banc, je m’incruste donc comme une porquasse. La nana se déconnecte. Bon, il me reste le mec. Couuupaaainnggg ? Je lui lance donc un “Hey !” jovial. Il ne me répond pas. Je me téléporte de l’autre côté du banc, en prononçant les ô combien éloquentes onomatopées “Plop !” et “Re-hey !” (je suis un cyber-poète…). Bon, il ne bronche pas, il ne répond pas : apparemment, il est mort. Je ne l’ai pas vraiment fait exprès, mais il semblerait que je sois en train d’exécuter une danse obscène devant lui. Aucune réaction. Décédé, le gars, j’vous dis. Youhouu, y’a quelqu’un ?
Bon, ça y’est, j’ai un poto. Quelqu’un est passé et m’a ajouté en amie. Et j’ai réussi à lui serrer la main. Mais apparemment, pas mal d’interactions sont payantes.
Conclusion : alors, le sexe dans IMVU ?
Bref, j’ai joué à un MMORPG, sans monstres et sans quêtes. Rien de bien sexuel là-dedans. Je n’ai même pas croisé de gens à poil. Après, peut-être qu’en connaissant un peu mieux les lieux, on accède à des endroits un peu moins… platoniques. Ou pas. En tout cas, mon excursion s’arrêtera là.
Lui a essayé également, mais n’a, semble-t-il, pas eu exactement la même expérience. Voici une petite capture d’écran (bien entendu, j’ai masqué les pseudonymes), qui semble un peu plus sexy que mes mammifères marins :
Des tenues plus dénudées et un roleplay plus sexy, certes, mais on reste loin de sombrer dans l’obscène. Par exemple, les pratiques BDSM consistent en des dialogues du genre “Soumis, va me chercher un verre d’eau !” – “Voici un verre d’eau, maître, c’est un honneur pour moi de vous l’apporter !”. Bref, tout se passe du côté de l’imagination…
La prochaine fois, je visiterai Second Life. A suivre…