Nous nous sommes mis au défi de fabriquer un gode en silicone. Voici maintenant l’étape critique : le moulage du sextoy.
Auparavant, nous avons réfléchi à quel type de sextoy nous souhaitions créer, nous nous sommes procuré le matériel. Lui a ensuite modélisé le moule en 3D, puis nous l’avons imprimé.
Moulage du sextoy : l’étape décisive
Gros stress avant de commencer : et si nous nous loupions, et obtenions un pâté informe au lieu de parvenir à fabriquer un gode en silicone tel que nous l’avions espéré ? Le silicone allait-il parvenir à se déverser correctement dans tous les complexes reliefs de notre moule ? Des bulles allaient-elles tout gâcher en causant plein de petits trous dans notre gode ?
Enfin, il est possible d’endommager le moule lors du démoulage. Et si cela arrivait, nous devrions retourner à l’étape d’impression du moule si notre essai s’avérait raté.
Il nous a donc fallu quelques jours pour nous préparer psychologiquement à cette étape.
Moulage du sextoy : préparer le silicone liquide
Le silicone s’achète sous la forme de deux composants à mélanger. Celui que nous avons choisi, du Dragon Skin, se mélange à proportions égales. Pour doser, des récipients gradués ne nous seront donc pas nécessaires. Deux verrines de taille identique feront l’affaire. Lors du mélange, à moins de vouloir un sextoy tout blanc, il faut également ajouter des colorants pour le silicone.
Nous voulions quatre couleurs différentes pour notre sextoy. Il nous a donc fallu un récipient par teinte : violet, bleu, blanc, et noir. Nous avons pour cela utilisé des verres ordinaires, que nous réserverons désormais au bricolage car ils sont tout empégués de silicone.
Pour mélanger, la plupart des tutos de moulage de silicone préconisent une spatule en bois par récipient. N’en ayant pas sous la main, nous avons improvisé avec les moyens du bord. En guise de spatule, nous avons seulement déniché des pics à brochettes en bois dans notre placard. Après tout, un pic à brochette ça peut servir à touiller un cocktail, ca peut bien touiller d’autres trucs, non ?
Scoop : un pic à brochette en bois n’est pas assez épais pour mélanger du silicone. Du coup, nous avons rassemblé plusieurs pics à brochettes par récipient pour former une épaisseur suffisante pour que l’ensemble soit solide. Et, de crainte de manquer de brochettes par la suite (je ne sais pas si vous pensez souvent à racheter des pics à brochettes, mais nous non), nous avons cassé les pics en deux afin de ne pas vider tout le paquet. Bien mal nous en prit : notre beau gode en silicone a failli se retrouver avec des échardes ! C’est le comble, quand je pense que certains ont peur d’en trouver dans les sextoys en bois !
Quand les tutos de moulage parlent de “silicone liquide”, ils sont gentils. En réalité, c’est plutôt une pâte très gluante, et quand même bien résistante lorsqu’on la mélange. Or, il faut mélanger parfaitement les couleurs et les deux composants du silicone. Prévoyez un peu de muscu du poignet, et pour une fois, je ne parle pas de masturbation. D’ailleurs, beaucoup conseillent de répartir le mélange sur plusieurs petits récipients, plus faciles à touiller.
Lorsqu’on les ajoute au silicone, les couleurs s’avèrent plus pâles que prévu, surtout les teintes sombres. Les couleurs se présentent sous forme de petits flacons, que l’on déverse goutte à goutte en continuant de mélanger jusqu’à obtenir la teinte souhaitée. Lorsqu’il s’est agi de produire le silicone noir, ce fut un peu galère. Mélangé au silicone, le colorant noir a formé un grisâtre que j’ai assombrir tant bien que mal en ajoutant du colorant noir et en y mélangeant du violet. Le résultat reste très gris.
Moulage du sextoy : enlever les bulles
Si des bulles se forment, elles peuvent causer des trous dans le sextoy. Il faut donc les éviter.
Pour détacher les bulles, certains tutoriels conseillent de frapper le fond des récipients sur le dessus de la table après le mélange, et d’attendre un peu… Mais pas trop non plus, attention au temps de vie du pot !
De notre côté, nous n’avons pas voulu prendre de risque. Certes, selon son site officiel, le silicone Dragon Skin n’est pas censé nécessiter un dégazage. Mais nous avons tout de même opté pour une pompe à vide bon marché afin d’ôter les bulles au maximum. Celle-ci n’est pas terrible, mais vu la quantité de bulles qu’elle a permis d’extraire, et les dégâts causés par les quelques-unes bulles qui ont échappé au dégazage, nous n’avons pas regretté notre achat.
Bon, ensuite, il ne faut pas se louper. Il faut attendre suffisamment longtemps pour enlever assez de bulles, mais le silicone risque de commencer à sécher si on attend trop.
Moulage du sextoy : verser le silicone
Il ne faut pas confondre “durée de vie du pot” et “temps de séchage” du silicone.
- La durée de vie du pot est le temps (à partir du moment où l’on a débuté le mélange) avant lequel il faut absolument que le moulage soit fini. Une fois ce temps écoulé, si on ne l’a toujours pas utilisé, le silicone a trop durci pour pouvoir en faire quoi que ce soit.
- Le temps de séchage (“cure time” en anglais) est la durée minimale pendant laquelle il faut laisser sécher le silicone dans le moule avant de pouvoir le démouler.
Étant débutants en moulage de silicone, nous avons choisi un pot à durée de vie longue (45 minutes), histoire d’être sûrs avoir assez de temps devant nous pour faire toutes les manips.
Une fois les bulles retirées du silicone, nous avons entrepris le moulage du sextoy.
Nous avons donc versé le silicone dans le moule. Enfin, “versé”, c’est un bien grand mot… Le silicone est dense et très collant, au point que sur le moment, nous avons craint d’avoir attendu trop longtemps. Mais il semblerait que ce soit normal.
En raison de l’aspect de certains sextoys aux teintes dégradées, nous pensions avoir affaire à des coulures bien plus fluides. Or, nous comptions jouer sur la manière de déverser les coulures pour tenter de former plus ou moins des motifs sur le sextoy. Le résultat a donc été beaucoup moins précis que prévu. Cela rend en fin de compte plutôt bien, même si, niveau teintes, le look du gode n’est pas celui que nous envisagions.
Nous avons eu également peur de ne pas avoir prévu suffisamment de silicone. Coup de chance, nous n’avions pas mesuré, mais nous sommes tombés pile poil sur la bonne quantité.
Moulage du sextoy : une base concave
Enfin, avant que le silicone ne sèche, nous avons placé sur le moule le petit accessoire en forme de dôme que nous avions prévu pour obtenir une base concave.
Moulage du sextoy : démouler
Ne voulant pas courir le risque de démouler le gode trop tôt, nous avons laissé sécher jusqu’au lendemain.
Dernière étape du moulage du sextoy, donc : son démoulage.
Lui s’est occupé de cette manip, en utilisant un couteau de cuisine en tant que levier pour séparer les deux parties.
Le moule n’a pas été abîmé, il est comme neuf, et nous pourrons donc l’utiliser pour nous fabriquer un second exemplaire, maintenant que nous avons appris des erreurs qui nous ont causé quelques galères, et ont occasionné quelques petits défauts.
Et voilà, notre gode en silicone 100% home-made est prêt ! Il a quelques défauts dont nous vous feront bientôt part, mais pour un premier essai, nous sommes ravis du résultat. Je m’en suis d’ailleurs servie, et là aussi, j’ai été très satisfaite du résultat.
Dans le prochain article, nous vous montrerons de plus près à quoi ressemble le gode que nous avons fabriqué.
La suite au prochain épisode.
